En camino hacia el Congreso Eucarístico Internacional 2024

En este año, del 8 al 15 de septiembre, se celebrará en Quito, Ecuador, este evento mundial, en su edición número 53, bajo el lema «Fraternidad para sanar el mundo». Como representante de la CERNA, es decir, de las Iglesias locales del norte de África, asistirá Sor Gosia Jablonska, fmm. A través de esta entrevista, podemos conocer más y tomar conciencia de lo que suponen estos Congresos.

(Actualités en français ci-dessous)

Sor Gosia Jablonska, fmm

En primer lugar, ¿podría decirnos brevemente quién es, dónde vive y cuál es su misión?
Me llamo Gosia Jablonska. Soy religiosa franciscana misionera de María (FMM). Llevo en el norte de África desde 2001. Primero fui destinada a Libia, donde estuve unos años, y luego a Egipto para estudiar árabe e islamología. Actualmente estoy en Argelia desde 2008. Como consejera provincial durante 10 años, también he conocido muy bien la situación en Túnez y Marruecos.
Mi misión actual con el equipo del CCU (Centre Culturel Universitaire) de Argel es acoger a jóvenes estudiantes y profesionales argelinos en nuestras bibliotecas para realizar actividades educativas, culturales y artísticas. Este espacio, abierto a todos, nos brinda la oportunidad de crecer en apertura mutua y de permitir a los jóvenes expresar su creatividad y su sed de sentido.
También estoy comprometida con los habitantes del barrio popular de Hussein Dey donde vivo y donde se encuentran la comunidad y la parroquia.

En pocas palabras, ¿puede decirnos qué significa para usted la Eucaristía y si el hecho de vivir en un país musulmán ha influido en su visión de la Eucaristía?
Para mí, la Eucaristía es la presencia de Cristo. En este país musulmán en el que vivo desde hace varios años, la pregunta, basada en mi propia experiencia, es: ¿cómo está Cristo presente, vivo y visible aquí? En mi vida cotidiana puedo constatar que Cristo va más allá de la misa y de la adoración del Santísimo Sacramento; está ya ahí, como presencia eucarística en la vida de cada persona que encuentro y en cada situación que vivo. Para mí, esta presencia del Viviente para cada persona y en cada persona es una verdad que he experimentado plenamente aquí.

¿Cómo presentaría la misa a los musulmanes?
La Última Cena es una comida compartida entre amigos en la que el Señor está presente. La celebración de la Eucaristía es un momento de «encuentro». El encuentro con Cristo, el Salvador de todos. El encuentro en comunidad con aquellos que rezan, que comparten sus alegrías, sus preocupaciones y sus proyectos. En el texto de la multiplicación de los panes que nos ofrece el evangelista Lucas, no sólo está el milagro de la comida abundante para todos, sino también el de una comunidad que, reunida en torno a Jesús, recibe el mandamiento de la caridad; y así, compartiendo sus recursos y sus esfuerzos, sale de sí misma al encuentro de los demás, para compartir sus vidas y sus necesidades.
Este signo eucarístico es el de un pueblo que no se encierra en la intimidad de sus iglesias, sino que es invitado a convertirse en pan partido para la vida y la fraternidad del mundo de hoy.

La mayoría de nuestras comunidades católicas están formadas a menudo por estudiantes del África subsahariana. En las ciudades argelinas, donde el único lugar de culto cristiano es a menudo una parroquia católica, la comunidad está formada a veces por una mayoría de estudiantes protestantes y evangélicos, que no están acostumbrados a ir a misa. ¿Qué les diría para explicarles la importancia de la Eucaristía para nosotros?
Aunque nuestros rituales difieran, para todos los cristianos la Eucaristía es el cuerpo de Cristo. Cristo dijo: «Esto es mi cuerpo entregado por vosotros, comed todos de él; ésta es mi sangre derramada por vosotros, bebed todos de ella». Entonces, ¿existe una diferencia esencial entre nuestras distintas maneras de celebrar la Eucaristía? Como cristianos bautizados, todos estamos invitados a la mesa del Señor.

¿Qué está en juego para ti en estos Congresos Eucarísticos como el de Quito, en el que vas a participar, y qué podemos hacer aquí para crecer en nuestra vida eucarística?
El tema del Congreso 2024 es la fraternidad: Fraternidad para sanar el mundo «Todos vosotros sois hermanos» (Mt 23,8). El mismo Papa Francisco eligió este tema.

La Eucaristía nos permite sentir y descubrir al Dios que nos libera, salir al encuentro de nuestros hermanos y hermanas, sin juicios y sin otro lenguaje que el del amor.

Nuestro mundo está desgarrado por la guerra, la división y el conflicto, ¿y no se encuentra el origen de todo esto en el corazón de cada ser humano? Con mayor fervor, podemos dirigir nuestra mirada a Jesús Eucaristía, Dios vivo, cercano y humano.

De este modo, nuestra vida cotidiana se transforma: se abre al compartir, responde a las llamadas a la justicia y a la paz que resuenan en el corazón del mundo, y nos impulsa a proteger la creación.

Entrevista realizada por Michel Guillaud, secrétaire de la CERNA

Cette année, du 8 au 15 septembre, la 53ème édition de cet événement mondial se tiendra à Quito, en Equateur, sous la devise «Fraternité pour guérir le monde». Gosia Jablonska, fmm, y participera en tant que représentante de la CERNA, c’est-à-dire des Eglises locales d’Afrique du Nord. Cette interview nous permettra d’en savoir plus et de prendre conscience de l’enjeu de ces Congrès.

D’abord, pourrais-tu brièvement nous dire qui tu es, où tu vis et ta mission?
Je m’appelle Gosia Jablonska. Je suis religieuse, franciscaine missionnaire de Marie (fmm). Je suis en Afrique du Nord depuis 2001. J’ai été d’abord envoyée en Libye, où je suis restée quelques années, puis en Egypte pour faire des études d’arabe et d’islamologie. Je suis en Algérie depuis 2008. Dans ma responsabilité de conseillère provinciale, durant 10 ans, j’ai bien connu également les réalités en Tunisie et au Maroc.
Ma mission actuelle avec l’équipe du CCU (Centre Culturel Universitaire) à Alger est d’accueillir des jeunes algérien(ne)s étudiants et professionnels dans nos bibliothèques pour des activités pédagogiques, culturelles et artistiques. Cet espace, ouvert à tous, nous donne l’occasion de grandir dans l’ouverture les uns aux autres et de permettre à des jeunes d’exprimer leur créativité et leur soif de sens.
Je suis aussi engagée auprès des gens du quartier populaire où je vis et où se trouve la communauté et la paroisse d’Hussein Dey.

En quelques mots, peux-tu nous dire ce que représente l’eucharistie pour toi, et si le fait d’être dans un pays musulman a influencé ta vision de l’eucharistie?
Pour moi l’eucharistie est la présence du Christ. Dans ce pays musulman où je vis depuis plusieurs années, la question, à partir de mon vécu profond est : comment le Christ ici est-il présent, vivant, visible ? Je constate par la vie quotidienne que le Christ est au-delà de la messe, de l’adoration du saint sacrement ; il est déjà là, comme présence eucharistique dans la vie de toute personne que je rencontre et de toute situation que je vis et perçois. Cette présence du Vivant pour chacun et en chacun est pour moi une vérité que j’ai pleinement perçue ici.

Comment présenterais-tu la messe à des musulmans?
La Cène est un repas partagé entre amis où le Seigneur est présent. La célébration eucharistique est un moment des « rencontres ». La rencontre avec le Christ, le Sauveur de tous. La rencontre en communauté des priants qui partagent leurs joies, leurs soucis, leurs projets. Dans le texte de la multiplication des pains que nous offre l’évangéliste Luc, il y a non seulement le miracle d’une nourriture abondante pour tous, mais aussi celui d’une communauté qui, réunie en assemblée autour de Jésus, reçoit le commandement de la charité ; et c’est ainsi que, partageant ses ressources et ses efforts, elle sort d’elle-même pour rencontrer l’autre, pour partager sa vie et ses besoins.
Ce signe eucharistique est celui d’un peuple qui ne se cloisonne pas dans l’intimité de ses églises, mais qui est invité à devenir pain rompu pour la vie et la fraternité du monde d’aujourd’hui.

Nos communautés catholiques sont souvent composées en majorité d’étudiants venus d’Afrique sub-saharienne. Dans les villes d’Algérie où souvent le seul lieu de culte chrétien est une paroisse catholique, la communauté est parfois constituée en majorité d’étudiants protestants et évangéliques, qui ont peu l’habitude de la messe. Que leur dirais-tu pour leur expliquer l’importance de l’eucharistie pour nous?
Même si nos rituels diffèrent, l’eucharistie est pour tous les chrétiens le corps du Christ. C’est le Christ qui le dit « ceci est mon corps donné pour vous, mangez-en tous ; ceci est mon sang répandu pour vous buvez-en tous ». Y a-t-il dès lors une différence essentielle entre nos façons différentes de célébrer l’eucharistie ? Baptisés, nous sommes tous invités à la table du Seigneur.

Pour toi, quel est l’enjeu de ces Congrès eucharistiques comme celui auquel tu vas participer, et que peut-on faire ici pour grandir dans notre vie eucharistique?
Le thème du Congrès de 2024 porte sur la fraternité :  Fraternité pour guérir le monde « Vous êtes tous frères » (Mt 23, 8). C’est le pape François lui-même qui a choisi ce thème.
L’enjeu est là; L’Eucharistie nous permet de sentir et de découvrir le Dieu qui nous libère, d’aller à la rencontre de nos frères et sœurs, sans jugement et sans autre langage que celui de l’amour.
Notre monde est déchiré par la guerre, par les divisions et les conflits, et la source de tout cela, n’est-elle pas dans le cœur de chaque être humain ? Avec plus de ferveur nous pouvons tourner notre regard vers Jésus Eucharistie, un Dieu vivant, proche et humain.
C’est ainsi que notre vie quotidienne est transformée : elle s’ouvre au partage, répond aux appels à la justice et à la paix qui résonnent au cœur du monde et nous pousse à protéger la création.

Interview de Michel Guillaud, secrétaire général de la CERNA